Lettre à Jean-Marc Rouillan

Rouillan,

Tu traines derrière toi une solide réputation d’autiste. C’est injuste, car ta petite start-up d’auto-promotion est dans l’air du temps (1). Certes le marché est étroit, mais la clientèle n’est pas très regardante (les anars ne brillent par leur lucidité politique). Avec ton look de vieux baroudeur, tu es devenu en quelques années le grand-père dont rêve tous les « black-bloqueurs ».

Bien sûr, tu restes discret sur les années de plomb ; tu n’as gardé de cette époque que l’odeur de la poudre. Inutile de revenir sur l’imposture qu’a été Action Directe, son parcours sordide et ses accointances suspectes.

Parfois, malheureusement, les vieux réflexes reviennent en trainant la patte, comme lors de ta fameuse déclaration sur le courage des tueurs du Bataclan (2). Rouillan, tu me rappelles Bertrand Cantat : toi aussi tu devrais quitter la scène.


(1) cf l’article consacré à Jean-Marc Rouillan dans le magazine du Monde du 2 février 2019 :
« Action discrète. Après la lutte armée et les années de prison, Jean-Marc Rouillan profite d’une troisième vie nettement plus agréable. A 66 ans, le cofondateur d’Action Directe est devenu une petite vedette de la radicalité en tournée permanente. De librairies anarchistes en ZAD, on se l’arrache … »


(2) déclaration faite le 23 février 2016 à Radio Grenouille (radio associative marseillaise)