A la surprise générale, le « Nouveau Front Populaire » a fini en tête aux législatives : c’est ce qui pouvait lui arriver de pire…
S’il veut gouverner, compte tenu de la faible majorité dont il dispose à l’Assemblée, il va devoir choisir entre deux scénarios tout aussi problématiques :
– Soit constituer un gouvernement minoritaire, avec l’obligation de trouver une majorité de circonstance pour chaque texte, tout en étant en permanence à la merci d’une motion de censure.
– Soit établir un pacte de gouvernement avec les macronistes pour disposer d’une majorité stable à l’Assemblée, avec à la clé son probable éclatement.
Au pouvoir, le « Nouveau Front populaire » devra relever de nombreux défis : surmonter ses divisions, nouer des alliances, affronter l’opposition, composer avec le Président et … prendre en compte de la réalité. Dans tous les cas de figure, il ne pourra pas appliquer « tout son programme, que son programme ».
Lorsqu’il a décidé de dissoudre l’Assemblée, Macron a fait le pari de donner Matignon à l’extrême droite pour ne pas avoir à lui livrer l’Élysée en 2027, en tablant sur l’échec d’un gouvernement Bardella. Le piège risque de fonctionner, mais contre la Gauche.
Pendant que celle-ci s’enlise dans des combats de tranchées, le RN pourra faire le ménage dans ses rangs, ajuster son programme et peaufiner son image. Il incarnera l’opposition qui ne se compromet pas dans « des magouilles d’appareil ». Il va affronter les prochaines échéances électorales en position de force. En définitive, la « victoire » du « Nouveau Front Populaire » ne fait que différer l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir.