Il est tentant de prendre Michel Onfray pour cible, tant le personnage s’expose. Mais il faut frapper vite, car le Maître est toujours en mouvement.
J’ai découvert Onfray sur France Culture, un été à l’heure de la sieste. La radio diffusait une série de conférences qu’il avait données dans le cadre de son université populaire. Dans une de ses causeries, Onfray a résolu le conflit israélo-palestinien en 35 minutes (hélas, aucun protagoniste n’était là pour prendre des notes). Un jour, il a même prouvé scientifiquement la non-existence de Jésus et, par capillarité, celle de Dieu.
Onfray est un penseur redoutable. il peut produire n’importe quel concept en combinant approximations, raccourcis hâtifs et syllogismes. C’est le Wase de la pensée : vous lui indiquez le point d’arrivée et lui vous donne le raisonnement à suivre pour y arriver.
Parlons d’itinéraire, justement. Onfray a suivi un cheminement politique plutôt tortueux : parti du marais libertaire, il a échoué à la droite populiste. Il vient de lancer une revue pour fédérer les souverainistes de tout poil. Avec l’impudence qui le caractérise, il l’a intitulée « Front populaire ». L’appellation est tombée dans le domaine public : il sait qu’il peut l’utiliser sans crainte pour vendre ses salades nationalistes, aucun ayant droit ne viendra lui demander des comptes.
Il ne s’agit là cependant que d’une étape dans son parcours cosmologique… Car Michel Onfray embrasse le Monde.