Mots sauvages

Notre environnement urbain est peuplé de mots : enseignes, panneaux indicateurs, affiches, signalétiques diverses … autant d’ordres, d’interdictions, d’injonctions, d’incitations … mots froids, normalisés, calibrés, mots officiels.

Mais avec un peu d’attention, on peut aussi y trouver des mots sauvages : des mots souvent éphémères, parfois frondeurs, fleurissant sans autorisation là où on ne les attend pas. Ces mots nous intriguent, nous interpellent, nous amusent. Ils mettent de la poésie dans la ville …

les trottoirs de la mémoire

Le sculpteur allemand Gunter Demning crée des petites plaques de laiton sur lesquelles il grave le nom, la date de naissance et le destin de victimes du III ème Reich.

Il encastre ces plaques sur le trottoir devant le dernier domicile où elles ont vécu avant leur arrestation. Il a baptisé ces plaques stolpersteine (pierres d’achoppement, pierres sur lesquelles on trébuche).

Le projet Stolpersteine est indépendant de toute organisme ; il est ouvert à qui veut rendre hommage à une personne assassinée par les nazis : descendant de la victime, école, comité de quartier …

quand les « mauvaises herbes » sortent de l’anonymat …

En aout 2019, d’étranges inscriptions ont couvert les trottoirs du quartier de Buscat à Toulouse. Deux chercheurs du Museum chargés de recenser la flore de la ville, Boris Presseq et Pierre-Olivier Cochard, se sont amusés à nommer directement à la craie, à même le trottoir, les différentes plantes qu’ils ont identifiées …

(é)crits des murs

Depuis 1968, les murs se couvrent périodiquement de mots :

– mots de colère (manifestations des gilets jaunes en 2019),


– ou mots d’espoir (quartier Arnaud Bernard, Toulouse).

Poèmes éphémères

Comme les plantes sauvages, la poésie pousse partout.

A plat, place Saint Sernin à Toulouse : une dalle, un poème.